
Le projet de rénovation du musée de l’horlogerie en vue de créer « la cité des horlogers » interpelle particulièrement, par sa nature et ses objectifs. Il s’agit de prendre en compte, ici, la réalité du bâtiment dans son organisation actuelle, de comprendre les enjeux premiers de sa conception et d’analyser les modifications à envisager pour répondre aux exigences du programme. Le musée de l’Horlogerie à Morteau s’inscrit dans un site aux qualités indéniables. Le château Pertusier, ancienne maison Cuche, est unanimement reconnu pour ses qualités architecturales qui ont mené à son classement en totalité. Son volume d’origine est simple et identifiable, subtil et imposant. Ses façades dont le dessin composé est richement ornementé, sont soulignées par le socle, porté par la continuité entre le sous-bassement des caves et le mur d’enceinte, et surmonté d’une haute toiture caractéristique de la région. Ces éléments qui lui confèrent son caractère imposant, offre la puissance de cette maison noble et le charme de sa patine. Notre travail est guidé par la volonté de communiquer au site une nouvelle pulsation, un frémissement, d’influer sur son environnement proche, de trouver sa place. Ainsi, nos interventions accompagnent la valorisation de l’édifice et de ses abords sans perdre de vue l’ambition d’exposer le savoir-faire horloger de la région. Nous avons imaginé des espaces où se rencontrent histoire et raffinement, dans le but d’en faire un équipement fort et compétitif pour le territoire.
La parcelle sur laquelle s’implante le bâtiment est contrainte. Une extension est nécessaire pour répondre aux besoins du programme et être à la hauteur des ambitions de la communauté de communes du val de Morteau qui désire en faire un équipement au rayonnement important. L’implantation de cette extension doit être délicate et se faire en intelligence. Notre choix est d’établir l’extension dans la continuité du bâti existant pour ne pas marquer l’intervention en volume. Ainsi, nous créons une aile en retour discrète, engagée dans la pente, imperceptible depuis la ville.