Le projet prend place au cœur de la cour classée des hôtels jumeaux dits « Le Lièvre de La Grange ». En 1724, Thierry-Victor Dailly, établit les plans d'une maison double pour Marie-Madeleine Le Lièvre marquise de La Grange. Le projet réalisé en 1731-1733 était destiné à la location. Les deux édifices étaient parfaitement symétriques à l'origine, mais seul le n° 4 possédait un jardin, aujourd'hui loti.
Les hôtels s’ouvrent sur la cour aujourd’hui commune par deux imposants portails surmontés d’un grand balcon aux ferronneries finement ciselées. Dans la cour, les trois façades des bâtiments sont rythmées d’arcades en plein cintre surmontées de mascarons, dans lesquelles des baies ou portes prennent place. La cour autrefois divisée en deux parties par un mur est encadrée par des ailes en retour qui abritent les escaliers monumentaux, seul celui du n° 4 subsiste.
Dans ce contexte historique et patrimonial fort, il faut répondre aux usages contemporains.
Le volume original (très grande hauteur sous-plafond) a été amputé par les précédents occupants par la création d'un plancher intermédiaire et l'implantation d'un escalier. Notre travail consiste dans un premier temps à identifier les traces encore existantes de la composition originale de l'espace et des matériaux nobles que l'on retrouve sous les aménagements successifs. Le projet cherche à s'insérer avec respect dans l'existant tout en offrant aux futurs usages le confort fondamental. Le cloisonnement proposé est un système de « cloisons-mobilier » qui offre à la fois l'isolement acoustique nécessaire aux diverses activités et qui répond à la problématique d'archivage inhérente aux bureaux contemporains. Le principe de cloisonnement proposé fait par ailleurs appel à la construction en filière sèche qui permettra le démontage facile et rapide sans altération de ce qu'il reste des éléments patrimoniaux. Le bois laissé brut offre à l'espace une chaleur indéniable. Dans un édifice répertorié à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.