
Au sud de la Seyne-sur-Mer, la baie sauvage du Lazaret inhospitalière et inhabitée, voit sa physionomie transformée au XIXe siècle par Michel Pacha, homme au destin exceptionnel. A la tête d’une fortune considérable, ce petit-fils d’officiers de marine, Directeur général des phares de l’Empire ottoman, en fait une station touristique à la mode, sous influence des ambiances du Bosphore qu’il chérit tant. Il s’inspire des « Yalıs », anciennes demeures côtières secondaires de l’époque ottomane utilisées par les riches Stambouliotes, mais également des Palais modernes des sultans de Constantinople. Ainsi, fleurissent nombreuses belles villas de bord de mer entourées de leurs jardins méditerranéens luxuriants. L’institut Michel Pacha, planté sur la Corniche en surplomb de la baie du Lazaret, fait partie de cet ensemble côtier remarquable. Ce petit domaine, anciennement dédié à la recherche sur la physiologie marine offre un contexte riche de son thème et son patrimoine. Le jardin abonde d’une végétation méditerranéenne variée où des cyprès et des pins d’Alep côtoient des lauriers roses, des tamaris et des palmiers. L’architecture du futur centre international de séminaires se fait l’interprète sensible du lieu-dit et, par là même, son identité. Les édifices en extension du bâtiment historique s’élèvent sur les traces des anciens. Ils s’écrivent en une architecture tenue et qualitative, rendant hommage au patrimoine qu’ils accompagnent. Tout comme les colonnettes et les chapiteaux du bâtiment existant, les édifices contemporains sont en pierre massive de l’Estaillade, exploitée dans les carrières de Provence.
Côté corniche, en retrait d’alignement, le nouveau bâtiment adresse une révérence au Bâtiment existant au travers du jardin oriental densifié et valorisé le long de la corniche. Il s’étire, fier et horizontal, face à la baie du Lazaret. Largement ouvert sur l’extérieur, il interprète à la fois la loggia et le jardin d’hiver dans une large et longue galerie ouverte qui offre un espace privilégié en belvédère sur la mer. Brise soleil en été et terrasse généreuse en hiver, ce péristyle contemporain filtre lumière et chaleur. L’ornement ici n’est fait ni de matières ni d’ajouts, mais d’un jeu d’ombres créé par les délicatesses qui composent la façade. Des légers renflements appliqués à la façade naissent des ombres au cintrage inversé. Ces dernières marquent l’horizontalité par un effet de modillons immatériels et font référence à la douceur orientale. Le dessin rythmé des baies verticales rappelle les proportions de celles du bâtiment existant.